Les Nobel en pays Provençou

Shirley ma chef se sert de moi comme serpillère, j'aime pas trop bien ça. Elle se dit "européenne" parce qu'elle a bossé en région parisienne pour une SSII mais elle pratique un modèle de management très vertical et particulièrement dédaigneux, typique des cadres martiniquais. Ce qui me permet de m'en foutre royalement, c'est que je sais quelque chose qu'elle ignore : je la plante dans un an. D'ici là j'ai le temps de me rendre indispensable pour la foutre bien dans la merde. Ok c'est mesquin, mais elle le mérite largement, croyez moi.

Et elle aura beau me demander de pondre des procédures pour nos équipes, pas un seul de ses collaborateurs ne prendra la peine de les appliquer tant qu'elle s'obstinera à ne leur dire bonjour que quand elle se prépare à leur beugler dessus. Par avance toutes mes excuses aux féministes qui me lisent pour la phrase qui va suivre, mais les femmes au travail, c'est comme les femmes au volant : c'est normal qu'il y en ait mais on n'a quand meme pas envie de les croiser.

En la suivant dans ses déjeuners d'affaires, je constate chaque jour un peu plus le fossé qui existe en Martinique entre une élite économique (je ne parle même pas d'histoires de békés ou autres) très fermée qui passe son temps à reproduire (mal) une vie économique "à la metropolitaine" idéalisée... et le reste de la population, chaleureux certes, mais plus apte aux responsabilités familiales qu'à la prise de responsabilités professionnelle. Syndrôme de l'assistante de direction sans doute, mais j'ai plus d'affinités avec la seconde catégorie qui me laisse piocher dans la cachette à tablettes coco du bureau. :-)

Les tablettes coco, c'est ce qui est le plus à gauche au pied du panier, comment voulez vous résister...

J'apprends énormément de ce job, à tous points de vue, mais je doute, d'autant que je viens d'apprendre que je suis admise en liste principale à l'IUFM pour préparer le CAPES d'histoire. Je ne vais pas donner suite, mais avec une pointe de regret tout de même.